Karlheinz Stockhausen

Montag aus Licht

Archive 1988
Musique
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Montag aus Licht
Karlheinz Stockhausen
Opéra en trois actes pour 21 solistes.
Choeurs, choeurs d'enfants, Orchestre moderne
Acte 1 : Le premier enfantement d'Eve
Acte 2 : Le second enfantement d'Eve
Acte 3 : La magie d'Eve 1,
Arec la participation d'Andreas Boettge, Helmut Clemens, Nicholas Pace-Ishenvood, Nele Langrehr, Alain Louafi, Annette Meriweather, Jana Mrazova, Michael Obst, Kathinka Pasveer, Julian Pike, Donna Sarley, Rumi Sota, Suzanne Stephens, Majella Stockhausen, Simon Stockhausen, Michael Svoboda, Alastair  Thompson.
Choeurs d'enfants de la Radio Hongroise
Direction, János Reményi
Zaans Cantatekoor
Direction Jan Pasveer
Choeur de la radio de Cologne WDR (bandes)
Sons concrets et électroniques
Peter Eötvös
, direction du 1er acte
Karlheinz Stockhausen, régie du son

Souverain dans la découverte, Karlheinz Stockhausen invente et révèle une expérience musicale à la limite de l'expression. Aussi libre dans la démesure que dans la réflexion la plus rigoureuse, il a été le conciliateur des inconciliables.
L'inventaire est fascinant. Dans chaque partition neuve s'édifient un vocabulaire, une syntaxe et un style rejetant dans le principe toute référence historique. Nombre de virtualités, de ferments contenus dans les premiers grands projets de Stockhausen n'ont été que partiellement exploités par la suite. Stockhausen est d'abord passé par une phase de sérialisme absolu: l'asymétrie, la discontinuité sont devenues les fondements d'un langage à l'austère pointillisme.
A cette égalité des droits pour tous les éléments du matériau ont succédé la synthèse entre électronique pure et sources concrètes, l'introduction du hasard dans la forme ouverte, la maîtrise logique et efficace de la superposition de plusieurs tempos, le renouveau de la polyphonie par le déploiement dans l'espace, l'association de la musique instrumentale et des timbres électroniques, la transformation instantanée et vivante de ces sons électroniques, la forme momentanée, la musique intuitive, le retour vers une nouvelle subjectivité et vers une conception magique de l'acte musical.
Aujourd'hui, Karlheinz Stockhausen a délaissé l'abstraction de ses débuts pour affronter avec un fulgurant métier l'utopie fantastique et intime qui fut celle de l'éternel romantisme allemand. Un pied dans le rêve, un autre dans la réalité immédiate de la pratique musicale, Stockhausen construit des rapports de temps et de mouvements qui se fondent en une étrange richesse baroque, où l'esprit doit être la musique elle-même: "le compositeur transcende toute expression personnelle et entre dans la spirale spirituelle'.
Puissance d'une trajectoire inquiète et fébrile qui est la rencontre entre une imagination forcenée et une pure exigence dialectique.

Patrick Szersnovicz